Van d’occasion à aménager ou van neuf déjà prêt : que choisir pour ton portefeuille et ta liberté ?

22 septembre 2025

1. Budget : l’écart est-il vraiment aussi grand ?

Prix d’achat initial : des écarts de 10 000 à 50 000€

  • Van d’occasion à aménager : Un fourgon nu ou utilitaire récent (genre Renault Trafic, Fiat Ducato, Ford Transit) se trouve en général entre 6 000 € et 18 000 €, selon kilométrage et état (La Centrale).
  • Matériaux et équipements pour l’aménagement : De 3 000 € (pour un aménagement ultra-basique DIY) à 18 000 € avec équipement haut de gamme, isolation avancée, chauffage, panneau solaire, électricité complète, etc. (Le Monde).
  • Van neuf aménagé (professionnel, garantie constructeur) : Compte entre 45 000 € (modèle compact, aménagement minimaliste) et jusqu’à 85 000 € pour un fourgon familial ou un VW California full options. Le panier moyen en France en 2023 : 62 000 € pour un van neuf aménagé pro (source Pro.motorcaravan.fr).

Exemple de budget concret pour aménager soi-même

PosteBudget basiqueBudget confort
Fourgon nu d’occasion10 000 €15 000 €
Isolation400 €1 200 €
Revêtements300 €1 000 €
Electricité/eau1 000 €3 000 €
Meubles + lit700 €3 000 €
Chauffage0 € (non inclus)1 500 €
Accessoires (frigo, WC, panneaux solaires…) 600 €4 000 €
Total13 000 €27 700 €

Détail à ne pas négliger

  • Des extras s’ajoutent toujours (frais imprévus, nouveaux outils, erreurs de débutant)
  • Ton temps n’est pas gratuit (soirs, weekends, vacances…)
  • Certains équipements d’occasion ou récup’ font baisser la facture, à condition d’avoir du temps et un bon réseau

2. Temps, compétences, sueur : le facteur caché

Aménager soi-même, c’est passer de spectateur à acteur. Si tu ne bricoles jamais, prépare-toi à devenir un as de la visseuse, du plan de découpe et du tuto YouTube. Le temps d’apprentissage et d’exécution est colossal… ou enthousiasmant. Voici ce que tu dois savoir :

  • Moyenne constatée pour un aménagement complet DIY : entre 200h (ultra spartiate avec lit et électrique minimum) et plus de 700h (aménagement abouti, sur-mesure, isolation, système d’eau chaude, rangement, finition déco).
  • Pour un van neuf aménagé professionnel : zéro minute à part l’attente de livraison (3 à 12 mois selon modèles et stocks 2024).
  • Compétences requises :
    • Électricité (lithium, sécurité, chargeur, régulation)
    • Menuiserie, chauffage, isolation, plomberie
    • Gestion des normes (notamment homologation VASP)
  • Plan B : fais-toi accompagner sur certaines étapes par des pros (électricien, plombier) pour la sécurité ou délègue auprès de petits aménageurs. Mais ça grignote le budget initial – compter +20 à +40% sur une ou deux grosses interventions.

Anecdote : D’après le blog Roadsurfer, 70% des candidats à l’aménagement sous-estiment le temps nécessaire de moitié.

3. Homologation et assurance : ne pas bâcler l’administratif

Qu’on parle sécurité, assurance ou revente, le passage en carte grise “VASP” (Véhicule Automoteur Spécialisé) est un tournant. Un van aménagé “maison” peut rester non-homologué, mais tu prends des risques : en cas d’accident, l’assurance peut refuser d’indemniser s’il y a modif non déclarée (source : AXA).

  • Homologation VASP : Obligatoire pour toute installation fixe (meuble vissé, gaz, électricité, circuits d’eau) si tu veux être dans les clous pour rouler et assurer. Dossier à faire vérifier par la DREAL, temps moyen : 3 semaines à plusieurs mois.
  • Coût : Frais d’homologation de 250 à 1000 €, tests et certifications inclus (source : Van Life Magazine).
  • Assurance : Certaines compagnies refusent d’assurer un véhicule aménagé sans homologation pro (VASP). En neuf, c’est réglé à la livraison.
  • Revente : Un fourgon non homologué se revend moins bien, ou bien moins cher (écart moyen constaté jusqu’à 20-30% en moins sur le marché de l’occasion – La Centrale).

4. Durabilité, revente et sécurité de l’investissement

  • Argus et valeur à la revente :
    • Un van neuf pro perd 25 à 30% de sa valeur les deux premières années, puis la décote ralentit (source : Annonces-Caravaning.com).
    • Un van d’occasion aménagé maison décote généralement moins vite, tant qu’il a été bien entretenu et modifié dans les règles.
    • Attention : Un modèle custom, trop “personnalisé”, ou non conforme (pas VASP, finitions “amateur”), intéresse moins et trouve moins vite preneur.
  • Rapidité de revente : Les vans aménagés pro ou homologués partent plus vite sur le marché. Les “vans maison” se vendent parfois au rabais si l’acheteur doit refaire la carte grise ou sécuriser certaines installations.
  • Fiabilité : Les vans neufs profitent de la garantie constructeur et de l’assistance. Les occasions anciennes (surtout utilitaires) peuvent demander plus d’entretien, sans que ça soit ruineux si l’historique est limpide (techno simple, pièces dispo).
  • Durabilité : Un aménagement pro “tient” mieux dans le temps et résiste aux chocs, à la corrosion intérieure, aux vibrations. Mais certains vannistes DIY, très méticuleux, font aussi bien voire mieux — à condition d’y consacrer du temps et des bons matériaux !

5. Liberté, personnalisation et état d’esprit

Il ne s’agit pas que d’argent. Se demander si un van aménagé DIY est “rentable”, c’est ignorer ce paramètre essentiel : pour beaucoup, c’est une passion, un apprentissage, un projet de vie.

  • Aménagement maison :
    • Totalement adaptable à tes rêves (modularité, teintes, matériaux, optimisation). Certains partent d’un kangoo ou d’un sprinter L3H2 et le rendent 100% unique.
    • Tu maitrises (quasiment) tout, de l’organisation intérieure à la qualité.
    • Tu t’appropries ton véhicule et tu sais réparer/nettoyer/adapter ce que tu as construit.
  • Van pro neuf :
    • Tu gagnes du temps pour voyager tout de suite, zéro prise de tête construction, aménagement déjà réfléchi (mais parfois “standard”, pas toujours idéal pour une famille atypique, un télétravail, un chien...).
    • Tu profites d’une valeur sûre à la revente et d’une tranquillité d’esprit.

À noter : Depuis 2021, une pénurie de pièces et une flambée des prix de l’occasion font que certains vans d’occasion se vendent désormais très cher, parfois plus cher que le neuf à cause des délais d’attente. Toujours Le Monde.

6. Pièges et coûts cachés : ce qu’on oublie souvent

  • Les fausses économies du DIY :
    • Une mauvaise isolation ou un câblage bricolé peut obliger à tout refaire (et là, bonjour les dépenses surprises).
    • Un simple défaut sur une installation gaz sans certification te ferme plein de portes (assurances, revente, aires de camping).
  • Coût d’opportunité du neuf :
    • Bluffant sur le papier, certains vans pro sont mal optimisés ou surchargés de gadgets (le fameux “pack aventure” dont tu ne te sers jamais).
    • Des frais de mise en circulation, taxe “écologique”, accessoires non inclus gonflent la note de 1 500 à 4 000 €.
  • Assurance et homologation :
    • Un van maison non homologué peut coûter +25% sur l’assurance “camionnette” et être mal couvert en cas de pépin.
    • Obtenir la carte grise VASP, parfois un chemin de croix si la DREAL est surchargée !

Pour t’aider à décider :

  • Ton budget est serré, tu veux apprendre et tu as du temps : L’aménagement maison peut être un vrai kiff et une économie, mais engage-toi sur l’homologation et n’oublie aucun poste de dépense.
  • Tu veux la tranquillité, tu pars longtemps, tu peux investir : Le van neuf aménagé, bien choisi, te libère des galères et rassure aussi ta revente.
  • En cas de doute : Le marché de l’aménagement “partiel” (tu achètes un van déjà partiellement équipé, ou tu fais réaliser une partie technique par un pro et tu termines la déco) connaît un vrai boom. C’est souvent un très bon compromis si tu veux un véhicule sûr, unique et dans tes cordes.

Quel que soit ton choix — DIY ou neuf, surf sur la vague des occasions ou salon du camping-car — l’important, c’est que ton van colle à ton style de vie et à tes propres limites (budget, temps, énergie). La rentabilité, c’est aussi celle de tes souvenirs sur la route !

En savoir plus à ce sujet :